Se décoloniser l’esprit est un acte de rébellion.
Il faut décrasser les méandres de nos cortex: le dieu Profit phagocyte tout et ne laisse que des avortons enchaînés aux flux du commerce et de la finance, gavés de pétrole et de discours ennuyeux sur la compétitivité, la rentabilité et l’utilité rationnelle d’être à tout boutt champ entrepreneur d’un soi-même de façade afin de mieux se vendre sur le marché des esclaves salariés ou autonomes…
La mondialisation mercantile et la conséquente réingénierie de l’État trouvent leur prolongement dans le formatage des esprits.
La cartomancie du territoire tombe donc à point pour décrier la coupe à blanc spirituelle qui nous gronge l’humanité par en-dedans et pour nous montrer les voies de fuite, de résistance, de survie et de reconstruction qu’esquissent depuis un certain temps déjà les peuples autochtones au Québec et au Canada — et ailleurs dans le monde.
On a tenté de les assimiler.
Ils sont toujours là.
On les a parqués dans des réserves.
On a mangé leurs enfants dans les pensionnats.
On leur dénie — encore aujourd’hui christ!!! — des services de bases comme l’eau courante et l’électricité.
Ils sont toujours là.
On ravage leurs territoires, les animaux déclinent, les ressources s’étiolent, la pollution sévit.
Guess what? Sont toujours là…
Quand je suis sorti de la pièce, j’avais juste le goût d’brailler.
Mais c’est pas ça qu’il faut. Bon, faut qu’l’émotion sorte, brailler c’est correct.
Mais c’est pas juste ça qu’il faut: faut s’retrousser les manches pis cesser d’être de sages et résignés consommatribuables.
Commençons par déranger.
On est de plus en plus nombreux à se lever pis à dire No fucking passaran.
Devenons légion.
L’odyssée est déjà commencée: retrouvera-t-on Ithaque avant de mourir?