Sans commentaire

Posted by on 30 Déc 2025 in Lettres, Politique, Scribouillure | 0 comments

Aucun commentaire.

Je ne commenterai pas. 

Non je ne commenterai pas ce que tout le monde trop de badauds sur internet commentent, de peur d’avoir à répondre à des commentaires sur mon commentaire. 

Je ne dirai rien sur le sujet, inutile d’insister, trop de gens ont beaucoup trop d’opinions de préjugés sur cet événement de la plus haute importance pour l’humanité complétement insipide, si j’écrivais quelque chose sur cette question brûlante tempête dans un verre d’eau, il y aurait certainement un déferlement de personnes bienveillantes n’ayant rien à faire qui commenteraient mes propos pour me louanger se faire valoir, ainsi qu’une avalanche de gens qui savent mieux que moi trolls pour rectifier les faits me contredire par pur plaisir. 

Je pourrais toujours écrire quelque idée ironique afin d’apporter une piste de réflexion inédite de me divertir, mais il y a trop de risque d’être mal compris et que certains me fassent un procès d’intention alors que je ne cherchais qu’à faire sourire. 

Et pourtant, mon absence de publication sur le sujet pourrait être perçu par certains esprits raffinés tordus comme un commentaire en soi, voire comme une prise de position, un appui tacite à ce que tout le monde pense tout bas, cette fameuse majorité silencieuse stratégie démagogique.

Pire, l’absence de publication pourrait entraîner un foisonnement de spéculations hautement sophistiquées complètement à côté d’la track qui se traduiraient dès lors par des commentaires publiés avec grand soin impulsivement et même pas relus et qui nourriraient des suspicions à mon égard quant aux visées ultimes de mon agenda politique islamo-gauchiste ou réactionnaire, selon la poutre dans l’œil de celui ou celle qui analysera se jettera sauvagement sur de pauvres conclusions sans défense. Les hautes autorités de la vérité justiciers autopatentés woke et les martyrs de la civilisation occidentale tribuns-conservateurs-qui-ne-peuvent-plus-rien-dire-24/7-sur-toutes-les-plateformes-qui-publient-leurs-sautes-d’humeur se sentiront alors en droit de me vilipender sans aucune autre forme de procès, car c’est bien connu : qui ne dit mot consent.

Autrement dit, on pourra donc croire ce qu’on veut bien croire comme on le fait finalement pas mal tout le temps (je ne suis pas exclu).

Ainsi, que je commente ou non, le commentariat s’emballera de toute façon. La Machine est sur le pilote automatique, alors que paradoxalement elle erre dans le cyberspace, et les algorithmes gardent bien leurs cheptels numériques prisonniers de leur chambre d’écho écho écho coconstruite.

Bref, je ne commenterai pas.

Ce sera tout, merci pour votre inattention attentionnée.

Merde, j’ai encore commenté…

Le coup est parti tout seul, je vous jure, je le referai plus.

Une simple rechute.

C’était la dernière fois.

Promis juré.

Demain j’arrête.

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