
Ça l’empeste
le palimpseste
le texte se couche sur l’autre
geste incestueux
de s’entredévorer
tel Ouroboros
se mange la queue
les mots naissent des mots
comme le mal naît du mal
comment libérer la parole
sans revenir au dictionnaire
à l’étymologique farandole
sans cesse revenir en arrière
une fois tout déconstruit
que reste-t-il sinon des ruines?
des cendres de nos espoirs
réalistement déchoir
notre volonté illusoire
s’asseoir sur nos lauriers
n’est pas très confortable
remonter le courant
retrouver le fil
revenir aux origines
frayer avec les fantômes
dans la rivière du temps
la tentation de croire
est plus forte que l’abandon
des croyances pernicieuses
mes vicieuses ostentations
JE veux Je veux Je veux
c’est la meilleure manière
de passer à coté
de l’Autre Monde
à l’outre-tombe
des nuées de sens
accidentels
frappé de stupeur comme
le cervidé
le cerveau vidé
dans la lueur du phare
qui transperce la brume
permettant à l’esquif
d’éviter les récifs
récidivistes invétérés
en quête d’un espoir
évanescent
et va naissant dans l’aube
la mythologie des naufragés
des nonos irréfragables
des idiots infatigables
qui regardent le doigt
las de pointer
l’hallucination
collective
condamnation
